- légèreté
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• XIIe; de léger♦ Caractère de ce qui est léger. I ♦1 ♦ Caractère d'un objet peu pesant, de faible densité. On a choisi ce matériau pour sa légèreté. « des flocons de neige commençaient à voler, d'une légèreté de plume » (Zola).2 ♦ Aisance, facilité dans les mouvements. ⇒ agilité, souplesse. Marcher avec légèreté. La légèreté d'une danseuse, d'une biche. « elle se posa sur le marchepied avec une légèreté d'oiseau » (Balzac). — Par ext. Légèreté de main : caractère d'une main agile, qui effleure à peine. ⇒ dextérité, douceur.3 ♦ Caractère de ce qui est peu épais. ⇒ finesse. La légèreté d'une étoffe, d'un vêtement.4 ♦ « la légèreté du vin de Champagne » (Chateaubriand).♢ Par ext. ⇒ délicatesse, grâce. Légèreté d'une architecture. Peinture, œuvre d'une grande légèreté.II ♦ Fig.1 ♦ Défaut d'une personne qui manque de profondeur, de constance dans ses opinions, qui agit de manière inconsidérée, imprudente. Faire preuve de légèreté dans ses jugements, dans sa conduite, dans ses propos. ⇒ imprudence, inconstance, irréflexion. — Caractère d'une personne qui ne prend pas les choses au sérieux. ⇒ désinvolture, frivolité, insouciance. La légèreté proverbiale des Français. « cette affectation de légèreté envers l'amour » (Colette).♢ Par ext. Manque de consistance, d'approfondissement. La légèreté d'une thèse.2 ♦ Caractère d'une personne inconstante en amour. — Par ext. Liberté excessive (dans les mœurs, les propos). « sa coquetterie, [...] sa légèreté scandaleuse » (Chardonne).3 ♦ Vx Une légèreté : faute commise par étourderie, par défaut de réflexion. ⇒ bêtise, caprice, enfantillage.4 ♦ (1688) Vieilli Délicatesse et agrément (de la conversation, du ton, du style). ⇒ aisance, facilité, grâce. La légèreté de son style.⊗ CONTR. Lourdeur, pesanteur. Componction, gravité. — Circonspection, prudence, réflexion, sérieux. Constance, fidélité.Contraires :- lourdeurCaractère gracieux et finSynonymes :- délicatesse- élégance- grâceContraires :- grossièretéPropriété de ce qui est peu concentré, peu fortContraires :- forceCaractère de ce qui est sans gravité, sans importanceContraires :- gravitéQualité de quelque chose, quelqu'un à la fois agile, souple et...Synonymes :- agilité- aisance- facilité- naturel- vivacitéContraires :- lourdeurManque de sérieux, de prévoyanceSynonymes :- désinvolture- inconséquence- instabilité- irréflexion- versatilitéContraires :- bien-fondé- justesse- prudence- sagesse- sérieuxlégèretén. f.d1./d Caractère de ce qui pèse peu. La légèreté d'un bâti en aluminium.d2./d Agilité. La légèreté de sa démarche.d3./d Délicatesse. La légèreté de touche d'un peintre.d4./d Manque de constance, de réflexion, de prudence, de sérieux. Faire preuve de légèreté dans la conduite d'une affaire.⇒LÉGÈRETÉ, subst. fém.I. — [Correspond à léger I] Anton. lourdeur.A. — 1. Caractère de ce qui a peu de poids par rapport à un ensemble d'objets de poids comparable. La prudence nous y engageant, nous partîmes de nuit, à pied, pareils pour la légèreté du bagage à des voleurs sans butin (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, L. Leclercq, 1886, p. 157). Ma femme continuera jusqu'en Alsace, où j'irai la rejoindre après un séjour que bornera la légèreté de ma bourse (TOULET, Corresp. avec un ami, 1920, p. 209).2. Caractère de ce qui se déplace ou peut être déplacé facilement. Les caisses entièrement métalliques, composées de vastes éléments soudés électriquement, allient la légèreté à la robustesse (TINARD, Automob., 1951, p. 348) :• 1. La légèreté des embarcations les gênait, que les vagues bousculaient, qui manquaient sans cesse d'embarquer de l'eau, et qui semblaient se dérober quand on grimpait dessus.QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 125.B. — Au fig., littér. [À propos (d'une partie) de la pers. hum.] Caractère de ce qui donne une impression de sérénité et parfois de gaieté ou de bonheur. Il nous vient des envies de danser, des envies de courir, des envies de chanter, une légèreté heureuse de la pensée, une sorte de tendresse élargie, on voudrait embrasser le soleil (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Aveugle, 1882, p. 311) :• 2. ... je courus oui vraiment courus, en sandales, bien au delà de Mustapha; ne ressentant de ma nuit nulle fatigue, mais au contraire une allégresse, une sorte de légèreté de l'âme et de la chair, qui ne me quitta pas de tout le jour.GIDE, Si le grain, 1924, p. 594.II. — [Correspond à léger II] Littér. ou rare. Caractère de ce qui n'a pas une très grande importance, une très grande intensité. Sa lassitude donna longtemps à son sommeil une légèreté de rêve (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 832). Rien ne répondit, cela lui était devenu indifférent, les choses avaient pris une légèreté singulière (ZOLA, Joie de vivre, 1884p. 922).III. — [Correspond à léger IV; la notion de légèreté est associée à des échelles de valeur liées à des sensations et des phénomènes perceptifs]A. — Caractère de ce qui a peu de force, d'intensité. Légèreté d'un bruit. La gloire a, pour notre nation, la légèreté du vin de Champagne (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 597). Il colla encore son oreille, il finit par saisir un bruit d'une légèreté aérienne, un roulement rythmé à peine distinct, la cadence connue du rappel des mineurs, qu'ils battent contre la houille, dans le danger (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1552).B. — [À propos de qqc. de concr.] Caractère de ce qui est peu épais ou compact. Légèreté d'un tissu. Les nuages, délayés et tirés en sens divers comme une gaze qui se déchire, sont d'une grande légèreté; et cette voûte d'azur, profonde et lumineuse, fuit à une prodigieuse hauteur. Les aquarelles de Bonington sont moins transparentes (BAUDEL., Salon, 1846, p. 126). Un brillant solitaire luisait sur un exquis soulier de satin noir porté en l'air assez avant et assez haut par l'entrecroisement des jambes, sous une robe d'une légèreté pure et savante, dont les plis mouillés flottaient et s'appliquaient à la fois (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 159).C. — [La notion de légèreté est associée à la perception ou à la sensation d'un mouvement]1. [À propos d'un animé] Caractère de ce qui se meut avec aisance, donne une impression de mouvement, de souplesse ou de délicatesse. Synon. agilité, aisance; anton. gaucherie, lourdeur. Se déplacer avec légèreté. Une charmante harmonie règne entre la candeur des enfants, l'innocence des dons de Cérès, et la légèreté des jeunes poulains qui bondissent sur les épis, en suivant leurs mères (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 283). Il osait des entrechats et des ronds de jambe comme les danseurs de la ville, avec tant de légèreté , qu'on était conquis au premier abord (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 84) :• 3. Rumphius souleva hors du cartonnage la momie, qui ne pesait pas plus que le corps d'un enfant, et il commença à la démailloter avec l'adresse et la légèreté d'une mère voulant mettre à l'air les membres de son nourrisson...GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 185.— En partic., littér. Caractère de ce qui se meut avec souplesse et en silence. Le petit avoué, qui disparut avec la légèreté d'une ombre, rencontra son ami le médecin (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 242). Un cheval arabe, nommé la gazelle à cause de sa légèreté (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 65).— [P. méton. du déterm.]♦ Légèreté de main(s). Habileté. Elle m'habillait rapidement avec une légèreté de mains étonnante. Jamais je ne sentais ses doigts sur ma peau, et rien ne m'est désagréable comme les contacts d'une main de bonne (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Rose, 1884, p. 926). Les syndicats peuvent être fort utilement employés à faire de la propagande électorale; il faut, pour les utiliser avec fruit, une certaine adresse, mais les politiciens ne manquent pas de légèreté de main (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 222).♦ Légèreté de voix. Caractère d'une voix qui peut produire les sons les plus aigus. Les ténors choristes ont généralement l'aigu lourd (sauf le cas du «falsetto »), et même un peu difficile au-dessus du sol, alors que les soprani peuvent avoir une grande légèreté de vocalise jusqu'au si bémol (POTIRON, Mus. église, 1945, p. 42).2. [À propos d'un inanimé] Caractère de ce dont la nature donne une impression de souplesse, de grâce, d'élan et de fluidité. Synon. grâce; anton. lourdeur. La légèreté de touche des cheveux et la rondeur parfaite des bras, rendent cette supposition [une Madeleine attribuée à Léonard de Vinci] tout à fait vraisemblable (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 46). Sa pensée s'est éclaircie encore, et son expression a gagné en légèreté, en originalité, en profondeur (BRETON, Nadja, 1928, p. 115) :• 4. Seule la coupole et le minaret de Kaïtbaï ont une vraie légèreté, élégance. Les autres coupoles qui devraient être si belles dans cette divine lumière du soir me semblent lourdes.BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907, p. 172.IV. — [Correspond à léger V]A. — Manque de sérieux, de valeur intellectuelle; inconstance. Synon. désinvolture, inconséquence, irréflexion; anton. gravité, prudence, sagesse, sérieux.1. [À propos d'une pers.] De là cette légèreté de caractère [de Napoléon] qui lui fit supporter aisément le poids énorme de ses maux et de ses fautes (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 54). Incurable légèreté d'esprit qui vous fait plaisanter sous la mitraille et ne jamais admettre que les autres sont prêts (GIDE, Feuillets, 1918, p. 674). Je voudrais si passionnément, à présent, que tu deviennes quelqu'un de tout à fait bien (...), que tu luttes contre tout ce qu'il y a en toi qui tend vers la légèreté, vers la grossièreté, vers la facilité, vers la veulerie (MONTHERL., Ville dont prince, 1951, II, 4, p. 895).— En partic. Défaut d'attention, manque de prudence. Jean-Paul Sénac est un honnête homme. Je ne crois même pas que l'on pourrait lui reprocher une distraction, une légèreté dans une affaire aussi grave (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 110) :• 5. Une étourderie, une légèreté, une contravention à quelque règlement de police peuvent être réprimées sur-le-champ; mais dès qu'il s'agit d'un crime proprement dit, jamais le coupable n'est puni au moment où il le devient.J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 222.2. [À propos de qqc. d'abstr.] Levé tard, j'ai dû l'interrompre [ta lettre] aux environs du chapitre « Roman » pour aller déjeuner. C'est ce qui t'expliquera, malgré la légèreté du susdit, la lourdeur de ce qui vient après (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1905, p. 56).B. — P. ext. Caractère de ce qui est libertin. Il haïssait la légèreté de ces écrivains, dont l'art se fait un piment de l'adultère (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1379) :• 6. La légèreté des mœurs a introduit tant de chagrins entre les époux, que les moralistes du dernier siècle s'étoient accoutumés à rapporter toutes les jouissances du cœur à l'amour paternel et maternel, et finissoient presque par ne considérer le mariage que comme la condition requise pour jouir d'avoir des enfants.STAËL, Allemagne, t. 4, 1810, p. 367.Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. A. 1. 1150 « caractère de ce qui est inconsidéré, acte inconsidéré » (ÉVERARD DE KIRKHAM, trad. des Distiques de Caton, éd. E. Stengel, p. 141, 162e : Ne seit redampné Par nul legerté); cf. 1538 (EST., s.v. temeritas); av. 1778 « faute commise par défaut de réflexion » (VOLTAIRE, Mél. litt. Comm. hist. sur œuv. aut. Henr. ds LITTRÉ); 2. 1170 legierté « instabilité, inconstance, manque de sérieux » (Horn, 1198 ds T.-L.); ca 1190 id. (ADGAR, Légendes de Marie ds Romania t. 32, p. 404, 2 : ... un clers de grant legierté; Mut esteit de legieres murs); 1355 (BERSUIRE [ms. Bibl. nat. fr. 20312 ter], fol. 58 r° ds LITTRÉ : en la cité... plus de legereté et de licence). B. 1. XIIIe s. legierté « qualité d'une pers. au corps souple et agile » (Merlin, II, 119 ds T.-L.); 1285 loigiereté (Serm. ms. Metz 262, fol. 12 c ds GDF. Compl.); 2. 1690 légèreté de la main (FUR.). C. 1691 « caractère délicat, élégant d'un ouvrage de l'esprit » (LA BRUYÈRE, Caractères, Des jugements [6e éd.], éd. J. Benda, p. 361). II. fin XIIe s. « caractère de ce qui est peu pesant » déf. donnée par GDF. (De Confess. BN 19525, fol. 83 r° ds GDF. Compl. : legerté [sans cont.]); 1re moitié XIVe s. (Gloss. abavus, ms. Vatican 2748, 3426, éd. M. ROQUES t. 2, p. 177 : levitas, ligiereté). Dér. de léger; suff. a. fr. -té (lat. -itatem) remplacé par -eté, de formation française. Fréq. abs. littér. : 1 064. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 152, b) 1 278; XXe s. : a) 1 053, b) 1 369. Bbg. JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1929, t. 41, p. 142.
légèreté [leʒɛʀte] n. f.ÉTYM. XIIe, legierté « acte inconsidéré »; de léger.❖♦ Caractère de ce qui est léger. — REM. Certains emplois de léger (par ex. le sens II) ne correspondent pas à des usages normaux de légèreté.———1 (Fin XIIe). Caractère d'un objet peu pesant, de faible densité (→ Léger, I., A.). || Outil très maniable, en raison de sa légèreté. || La légèreté de l'aluminium, de la plume, de l'air.1 Dans le ciel d'ardoise, des flocons de neige commençaient à voler, d'une légèreté de plume.Zola, la Terre, I, IV.2 (XIIIe). En parlant de ce qui est animé. Qui se meut avec aisance, facilité (→ Léger, I., B.). ⇒ Agilité, souplesse. || Marcher avec légèreté (→ Glisser, cit. 9). || La légèreté d'une danseuse. || Légèreté d'une biche, d'un cheval (→ Fond, cit. 60), d'un oiseau, d'un papillon. — Par ext. || Légèreté de main, se dit d'une main agile, qui effleure à peine. ⇒ Dextérité, douceur. || Légèreté du toucher, de la touche.2 (…) il fit signe à Laurence de venir, et elle se posa sur le marchepied avec une légèreté d'oiseau.Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 559.3 La main, posée sur les yeux de l'enfant, se retira, avec une légèreté d'aile.Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 27.♦ (Personnes). Euphorie (cit. 4) due à l'impression d'être léger.3 Caractère de ce qui est peu épais (→ Léger, I., C.). ⇒ Finesse. || La légèreté d'une étoffe, d'un vêtement.4 (…) la gloire a, pour notre nation, la légèreté du vin de Champagne.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 197.b ⇒ Délicatesse, grâce. || Légèreté d'une architecture, d'une tour, d'une flèche; d'un ornement. || La légèreté des figures sculptées (→ Épater, cit. 8).5 Rare. Caractère de ce qui a peu de gravité. || La légèreté de l'offense, du châtiment (Hatzfeld).———II (1170; → Léger, III.).1 Caractère d'une personne qui manque de consistance, de profondeur dans ses jugements, de constance dans ses opinions, qui agit de manière peu réfléchie, inconsidérée; (spécialt) caractère d'une personne qui ne prend rien au sérieux, tourne toute chose en plaisanterie. ⇒ Désinvolture, frivolité, futilité, inconscience, insouciance. || Faire preuve de légèreté dans ses jugements, dans sa conduite, dans ses propos. ⇒ Enfantillage, imprudence, inconstance, instabilité, irréflexion (→ Frustrer, cit. 6; intelligent, cit. 5). || Sa gravité contrastait avec la légèreté des autres (→ 1. Grave, cit. 6). || La légèreté proverbiale des Français.5 Il résulte que cette légèreté particulière aux Français a dans tous les temps produit des catastrophes bien funestes (…) Des ruisseaux de sang ont coulé en France, parce que la nation est souvent peu réfléchissante et très prompte dans ses jugements.Voltaire, Dict. philosophique, Supplices, II.6 (…) il gémit de la légèreté d'une femme qui, tout en accomplissant une grande chose, y trouvait néanmoins matière à plaisanter.Balzac, le Cabinet des antiques, Pl., t. IV, p. 445.7 Mais c'est une manière qui ne me va guère, que cette affectation de légèreté envers l'amour.Colette, l'Étoile Vesper, p. 186.8 Les phrases passionnées de Lady Caroline n'étaient pour lui qu'un bruit fatigant et vulgaire qui couvrait sa musique intérieure. Il eût souhaité de la familiarité, de la légèreté, un mélange de frivolité gaie et de mélancolie fugitive; il trouvait la contrainte de l'adoration et tournait la tête avec lassitude.A. Maurois, la Vie de Byron, II, XVI.♦ Défaut de sérieux, de profondeur, d'information (dans une œuvre, dans l'expression orale ou écrite). || La légèreté de cet article, de sa réaction.2 Caractère d'une personne inconstante en amour. || Se plaindre de la légèreté de son amant (→ Cesser, cit. 13). — Par ext. || La légèreté de sa conduite. ⇒ Inconduite.9 La vertu des femmes dépend toujours de la conduite des hommes. La prétendue légèreté des femmes vient de ce qu'elles ont peur d'être abandonnées : elles se précipitent dans la honte par crainte de l'outrage.Mme de Staël, De l'Allemagne, I, IV.10 Les preuves de ses fautes (…) non seulement de sa coquetterie, mais de sa légèreté scandaleuse, je les ai eues sous les yeux (…)J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 53.♦ (1355). Par ext. Liberté excessive dans les mœurs, dans les propos. || Juger d'une nation par la légèreté de ses mœurs (→ Héroïque, cit. 16). || Il tient des propos d'une trop grande légèreté (Académie).3 Vx. (Une, des légèretés). Faute commise par étourderie, par défaut de réflexion. ⇒ Bêtise (fam.), caprice, enfantillage, imprudence, peccadille. || Ce ne sont que des légèretés qui tiennent à son âge (Académie).11 Plusieurs circonstances peuvent faire pardonner une légèreté.Mme de Genlis, Théâtre d'éducation, « Les dangers du monde », III, 9.4 (1688, La Bruyère). Vieilli. Délicatesse et agrément (de la conversation, du ton, du style). → Léger, III., 4. ⇒ Aisance, facilité, grâce (cit. 77). || La légèreté de son style. — REM. Les risques d'ambiguïté avec le sens II, 1, plus cour., font que cette acception a vieilli.12 (…) ce n'est que légèreté, qu'élégance, que beau naturel et que délicatesse dans ses ouvrages (de La Fontaine).La Bruyère, les Caractères, XII, 56.13 Cette agréable légèreté, qui fait prononcer sur ce qu'on ignore, peut avoir de l'élégance quand on parle, mais non quand on écrit (…) et nous avons tellement épuisé tout ce qui est superficiel, que, même pour la grâce, et surtout pour la variété, il faudrait, ce me semble, essayer d'un peu plus de profondeur.Mme de Staël, De l'Allemagne, Observations générales.14 Ce qu'on appelle légèreté d'esprit n'est quelquefois qu'une apparence produite par la facilité de ses mouvements; une légèreté d'évolutions, fort différente de la légèreté d'attention et de jugement.Joseph Joubert, Pensées, IV, XVII.❖CONTR. Lourdeur, pesanteur. — Componction, gravité. — Circonspection, prudence, réflexion, sérieux. — Constance, fidélité.
Encyclopédie Universelle. 2012.